Le choc pétrolier de 1973 a fait prendre conscience de la valeur de l’énergie. Dès lors des mesures ont été prises pour l’économiser : c’est là qu’est apparue la première réglementation thermique, que l’on a commencé à isoler les bâtiments, est qu’est né le concept de “maison bioclimatique”.

Le mouvement du bioclimatisme s’est donc développé dans ce contexte : il part du principe que dans cette recherche d’économie d’énergie, on a tout intérêt à construire avec l’environnement, et non pas contre l’environnement. La logique d’une maison bioclimatique consiste en une approche globale qui, au lieu d’isoler « bêtement » un bâtiment pour compenser ses défaillances, va chercher dès le départ à faire un bâtiment qui tire parti de son environnement et se protège des éléments défavorables.

Je relèverai ici les 4 principes à la base d’une architecture bioclimatique.

1 / L’implantation

C’est là la première clé, et cela ne coûtera pas plus cher à l’échelle du bâtiment : il s’agit d’implanter la construction au bon endroit, en tirant parti du contexte environnant. Par exemple :

• Une butte de terre au Nord contre laquelle on va s’adosser, protégeant ainsi naturellement la façade Nord de la maison
• Une haie d’arbres du côté des vents dominants, qui servira de barrière naturelle limitant ainsi les déperditions dues aux mouvements d’air
• Un bel arbre caduc que l’on conservera précieusement en guise de protection solaire, devant une baie vitrée exposée Sud (en perdant ses feuilles il laissera, l’hiver, passer les rayons du soleil, qui chaufferont alors naturellement la maison)…

2/ La compacité

Là encore, cela ne coûtera pas plus cher ; au contraire on va même économiser des matériaux en optant pour une volumétrie sobre.

L’idée est la suivante : à surface habitable égale, une maison aux formes complexes aura un développé de façades important, qui seront autant de surfaces déperditives, qu’il faudra bien évidemment isoler ; à l’inverse une maison de forme simple (rectangulaire, carrée, ou même ronde) aura un minimum de linéaire de façades. On aura ainsi optimisé la surface des parois en contact avec l’extérieur.

3/ L’orientation

On veillera ensuite dans une maison bioclimatique à profiter au maximum des apports solaires, en développant une façade Sud largement vitrée. On jouera ainsi avec « l’effet de serre » : en traversant la vitre, les rayons du soleil chauffent naturellement l’espace intérieur. En période hivernale ensoleillée, les vitrages au Sud seront autant de « radiateurs » gratuits, tant d’un point de vue économique qu’environnemental.

4/ Le zonage

Enfin, la maison bioclimatique sera conçue en jouant avec la disposition des différents espaces.

Ainsi on positionnera au Nord toutes les pièces non chauffées (garage, atelier…) et celles qui ne nécessitent pas une température élevée (buanderie, sanitaires, hall d’entrée…). Ces pièces joueront le rôle d’espaces « tampons », de « sas » entre une façade Nord froide et l’espace de vie chaud.

Côté Sud on privilégiera les lieux de vie comme le séjour et la cuisine. Certaines maisons bioclimatiques disposent également d’une serre « greffée » sur leur façade Sud : celle-ci, avec des surfaces entièrement vitrées, permet de capter un maximum d’énergie solaire. On ouvrira alors les portes donnant sur le séjour pour bénéficier de cette chaleur. L’été au contraire, pour se protéger de la chaleur, on fermera les portes du séjour et on laissera la serre largement aérée sur l’extérieur.

Conclusion

Ces quatre principes sont totalement gratuits : ils ne coûteront pas plus cher, tant d’un point de vue financier que d’un point de vue écologique. Au contraire ils permettront même de baisser les prix ! C’est là la grande valeur ajoutée de la matière grise 😉

Ces principes sont aujourd’hui encore utilisés, notamment dans la version évoluée de l’architecture bioclimatique : la maison passive. C’est un concept qui allie le meilleur de ces logiques de bon sens, avec le meilleur de ce que la technique affinée et les savoir-faire d’aujourd’hui ont développé.