Vous avez le projet de rénover une ancienne bâtisse et vous souhaitez également réduire drastiquement vos besoins en énergie ? Vous vous demandez si le label maison passive est possible aussi avec une rénovation ? C’est à étudier au cas par cas. Voici quelques clés pour évaluer votre bien…
Principe de base d’une maison passive
Une des logiques principales de la conception passive, c’est d’avoir une enveloppe isolante qui englobe tout le bâtiment de façon continue, et avec une bonne étanchéité à l’air. Dans du neuf, c’est entièrement maîtrisable puisque l’on part de zéro, et que tout reste à penser ; on conçoit donc de façon optimale dès le départ. Dans l’ancien, c’est bien différent, puisque l’on doit composer avec « ce qu’il y a » : des murs, des planchers, des fondations existantes… Ainsi pour bien isoler un bâtiment ancien, deux solutions s’offrent à nous.
Solution 1 : un “manteau” extérieur
Comme le recommande l’institut Passiv Haus la solution consiste à isoler l’ensemble du bâtiment par l’extérieur, tel un grand manteau qui viendrait englober le bâtiment existant. Dans ce cas, un pont thermique demeure inévitable au pied des murs, au niveau des fondations, car bien sûr, on ne peut pas passer sous les fondations ! On va donc chercher à minimiser ce pont thermique en poursuivant l’isolant sous terre, le long de la fondation ; on cherchera ensuite à compenser le pont thermique restant, en majorant d’autres postes, comme la performance des vitrages, du groupe de ventilation, ou encore l’épaisseur de l’isolant sur les murs ou sur le toit.
Solution 2 : une “boîte dans la boîte”
Dans certains cas, on dispose d’un grand volume vide à l’intérieur du bâtiment. C’est le cas par exemple d’une grange ou d’une maison dont on aurait au préalable démoli les planchers. On peut alors isoler par l’intérieur de façon continue du sol à la toiture, telle une « boîte dans la boîte ». C’est ce que nous avons fait sur un projet de rénovation d’une grange près de l’Arbresle : même si l’isolation par l’intérieur pénalise l’inertie de la maison (capacité des parois à stocker la chaleur), nous avons pu compenser cela par la présence d’une chape au sol, et le label a pu être atteint. >>> Voir le projet <<<
Un label spécifique
Dans les deux cas, une étude thermique devra être réalisée, afin de s’assurer du respect des critères du label. Pour la rénovation, l’institut Passiv Haus a créé un label spécifique, nommé EnerPHit. Ce label, légèrement plus souple, a vu le jour afin de répondre aux exigences et aux contraintes souvent davantage élevées que dans le neuf. L’objectif de consommation de chauffage est porté à 20 kWh/m²/an pour notre zone climatique, contre 15 dans du neuf, ce qui reste une excellente performance, permettant de se passer de système de chauffage traditionnel.
Quelques points de vigilance
Par ailleurs certaines configurations de bâtiments peuvent être rédhibitoires pour atteindre le label : par exemple, une maison exposée uniquement au Nord ne permettra pas d’avoir les apports solaires suffisants – ceux-ci participant pour une bonne partie dans le chauffage naturel de la maison ! De même une maison aux volumes complexes ne sera pas adaptée. Ainsi, il vous faudra être attentif aux 3 points suivants :
1/ Le volume est-il compact ?
2/ Une orientation au Sud est-elle possible ?
3/ N’y a-t-il pas des masques solaires : des arbres, une maison voisine, une colline… qui masqueraient le soleil l’hiver ?
Conclusion
Pour plus de finesse, vous aurez besoin de l’avis d’un expert : contactez un architecte certifié CEPH (Concepteur Européen Passiv Haus) ; personnellement je propose à mes clients une prestation de visite conseil préalable à tout projet, qui vous permettra de vous positionner sur l’achat éventuel d’un bien.
Car c’est bien au cas par cas que l’on pourra dire si oui ou non, une maison pourra être transformée en Maison Passive. Et si ce n’était pas le cas, si le label ne saurait être atteint, il resterait malgré tout un grand éventail de possibilités pour améliorer les choses et obtenir une haute performance thermique.
